Jour 17

Ma réflexion du jour, bien plus sérieuse que mon billet précédent, concerne la difficulté pour un papa de vivre la grossesse de sa femme avec la même intensité que celle-ci.

Je devine déjà l'agacement de ma petite femme qui, en lisant cette introduction, se dit qu'elle ferait tout pour pouvoir me refiler ses nausées afin de satisfaire cette demande. Je vais essayer d'argumenter mon propos.

Personnellement, il est très difficile pour moi de prendre pleinement conscience que notre enfant est déjà parmis nous, dans le ventre de ma femme. Je sais très bien que je vais devenir un papa heureux dans quelques mois, mais je n'ai conscience que sur de brefs moments, comme des éclairs de lucidité, que mon bébé grandit petit à petit dans le petit bidou de ma chérie. Parfois j'ai l'impression que c'est la fameuse cigogne de Dumbo qui va nous livrer un petit bout de chou (je sais que je regarde trop la télévision).

Alors comment faire pour vivre cette grossesse avec un maximum d'intensité? Contrairement à ma chérie, je ne ressens pas de transformation dans mon propre corps. Je n'ai que deux manières pour m'aider à réaliser qu'une vie est en train de prendre forme quelque part sous le nombril de ma chérie. Ces deux manières font appel à deux des cinq sens.

La première est le toucher. Toucher le ventre de sa femme, en imaginant le plus possible ce qui se passe sous sa main. Même si pour le moment rien ne bouge, cela restera toujours la prière marque d'affection d'un papa pour bébé.

La deuxième est la vue. Car petit à petit, le ventre s'arrondit, devient plus dur. Cela rend encore plus concrêt la présence de bébé.

Je conçois très bien que la grossesse n'est pas une partie de plaisir, vous avez les nausées, les seins qui vous font souffrir, les hormones qui vous font passer de la colère aux larmes le temps d'une pub Actimel, mais vous avez la chance sentir votre bout de chou chaque seconde en vous.